Sécurité au Burkina Faso : une décennie de soutien international, les alliés inattendus et la fin d’une coopération historique
Partager
Parmi les pays engagés dans le soutien matériel et les équipements aux États du Sahel (le Niger, le Burkina Faso et le Mali), on compte plusieurs pays dont les États-Unis, l’Italie, la France, l’Allemagne, l’Égypte et la Russie.
Le Burkina Faso et la France entretiennent une relation de soutien depuis l’indépendance du pays des hommes intègres. L’aide directe de la Direction de la coopération de sécurité et de défense française s’élève à environ 4 millions d’euros (2 milliards 623 millions FCFA) par an. Cette assistance comprend la logistique et la maintenance des matériels à l’Institut supérieur de logistique de Ouagadougou (ISLO), la formation technique et opérationnelle des personnels de l’armée de l’air, la formation des cadres de l’armée nationale et le conseil auprès de l’État-Major Général des Armées (EMGA). Des détails plus approfondis sur cette coopération défense sont disponibles ici.
En 2018, l’Union européenne a de son côté fait un don d’équipement militaire d’une valeur de 88 millions FCFA à la protection civile du Burkina Faso. La France a également fourni des soutiens en terme d’équipements (1, 2) et de formations, tels que des matériels de recherche d’explosifs, des équipements militaires et une convention de formation pour renforcer la capacité de la protection civile.
Cependant, depuis le coup d’État contre le lieutenant-colonel Paul Henri DAMIBA le 30 septembre 2022, les relations entre la France et le Burkina Faso se sont considérablement détériorées, conduisant à des manifestations violentes contre des symboles de l’Etat français au Burkina et au retrait des troupes françaises en février 2023.
La dégradation des relations diplomatiques avec la France a marqué le début du renforcement de la coopération entre les deux pays. Le Burkina Faso a sollicité l’aide de la Russie en matière de formation en juillet 2023. Les deux pays avaient déjà signé, en août 2018, un accord bilatéral pour une « assistance technique » aux Forces de défense et de sécurité burkinabè.
D’autres pays soutiennent également le Burkina Faso dans sa lutte contre le terrorisme et la formation du personnel militaire, tels que la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Russie et la Côte d’Ivoire.
En 2014, la Chine a fait don de matériel d’équipement au camp Guillaume Ouédraogo, et en 2021, elle a offert du matériel d’une valeur de plus de 700 millions F CFA.
Washington a pour sa part apporté un soutien substantiel, avec des dons de matériel de lutte anti-terroriste en 2015, un don d’une valeur de 580 millions F CFA en 2019, ainsi que d’autres cessions en 2021. Le Japon, l’Allemagne, et la Côte d’Ivoire ont également contribué à cette lutte anti-terroriste.
Dans le prochain article, nous aborderons le soutien de la Russie et de l’Occident à l’armée malienne.
MK