Le 23 pour la relance de la route Kayes-Bamako

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La raison du voyage
Kayes est une ville de l’ouest du Mali située sur le fleuve Sénégal, dont la population était de 127 368 habitants au recensement de 2009. Kayes est la capitale de la région administrative du même nom. Kayes se situe sur la route nationale 1 (RN1), à 612 km de Bamako et à 96 km de la frontière sénégalaise. La ville possède un aéroport international (aéroport de Kayes) et se trouve sur la ligne de chemin de fer Dakar-Niger qui offrait un service de train régional vers Bamako trois fois par semaine via Kati et Diamou à partir de 2013. La route terrestre est tout aussi importante que le chemin de fer dans l’acheminement des marchandises vers l’intérieur du pays et le transport des populations. La région est riche en or et en fer. Important centre commercial depuis l’époque coloniale, Kayes est aujourd’hui la première région économique du Mali. Depuis l’arrêt du train voyageur et la fermeture de la voie aérienne, la RN1 est la seule voie d’accès. Sa grande utilisation et le laisser-aller en matière d’entretien l’ont abimée. Son abime est la cause des milliers d’accidents, de pertes de vies humaines et matériels. Si bien que ceux-là même qui n’ont pas subis de perte ont vu celles de leurs voisins. Après maints coups de théâtre, j’allais dire promesses, les habitants révoltés, haussent le ton pour la sauvegarde de leurs vies. C’est dans cette ambiance d’agraire et de difficulté économique que les habitants de Kayes sans distinction de parti politique ni ethnie ni quoi que ce soit, ont prévu le vendredi 23 août de couper le pont de Kayes à partir de minuit, pour réclamer la réhabilitation de la RN1, le démarrage du train voyageur et l’ouverture de l’aéroport. Nous allions nous y rendre en empruntant évidemment la RN1 pour faire savoir ce qui s’y passera.

Le départ

Le jeudi matin à 5h du matin, j’ai rejoint en face de l’ambassade d’Algérie, Malick et un confrère journaliste Kibili. Malick, Kibili et moi avons pris la route de Kayes à bord de la petite TOYOTA appartenant à Malick qui était au volant, Kibili occupait le siège du passager de devant à droite de Malick et moi celui de l’arrière droit.  Nous avons traversé le deuxième pont et pris la route de Koulouba. A peine la route tortueuse de Koulouba entamée que nous fûmes arrêtés par une grille policière devant laquelle, un policier muni d’une puissante torche contrôlait une voiture bleue après laquelle, la nôtre fut inspectée sans incident et nous partîmes.
A la station radio un flash d’information était présentée par une voix féminine que nous écoutions tous religieusement. Par la fenêtre j’apercevais un ciel sombre illuminé par de milliers d’étoiles fluorescentes. Du haut de la colline du pouvoir, nous apercevions la ville qui dormait encore, assombrie par la nuit malgré la tentative veine des ampoules électrique de l’éclairer.
Notre prochain arrêt est survenu dans un vaste sentier peuplé de remorque. Un homme de grand gabarit habillé en tenue militaire s’avança à notre direction et nous fut signe d’avancer. Nous avancions lentement sur une piste étroite brodée de barriques remplies de béton et peintes en bandes rouges et blanches. Au bout de cette piste se trouvait un poste de péage. Après avoir payé, nous nous arrêtâmes à une station Shell qui se trouvait là pour prier alors que le ciel s’éclaircissait. Aussitôt la prière finie, nous reprîmes la route nationale réputée pour sa mauvaise qualité et pour les soins de laquelle les kayesiens se battront demain.  A quelle vitesse roulions-nous ? Étant donné la qualité de la route nous roulions souvent entre 20 et 40 km/h. Malick et son confrère discutaient de la politique poste électorale du pays alors que la radio jouait des marceaux de Salif Keïta. Tout en écoutant leur conversation, j’observais la route couverte à chaque centimètre, des nids-de-poule très profonds. Un vrai danger pour les deux-roues et autres véhicules.

L’axe Kati-Diéma tout sauf une route

Lorsque nous quittions Kati, le ciel s’éclaircissait et la ville se réveillait petit à petit, les oiseaux voguaient déjà à leur affaire. Tous ce qui était visible était plaisant à regarder : des oiseaux qui se promenaient au ciel ; des écureuils qui couraient se cacher ; des papillons qui papillonnaient ; des gigantesques baobabs aux mille bras ouverts ; des palmiers ou une rivière qui coulait. Le paysage était vert, l’air frais. On jouait de la bonne musique. Seule la route était mauvaise. Chaque mètre était un défi à relever. Le bitume était tellement endommagé, des nids-de-poule si profonds et si fréquents que l’on croirait rouler sur des escaliers. Certains passages étaient tellement délicats que nous nous taisions machinalement. D’autres si laids que nous tâtions mètre par mètre pour ne pas endommager notre carrosserie. On y a souvent trouvé des voitures en panne. Une m’a particulièrement ému. Elle était placée au beau lieu de la route, rougie par la terre, démunie du pneu droit du devant, pleurant l’eau et saignant l’huile. Cette route semble détruire tout ce qu’elle touche.   La plus tard des accidents comportaient des facteurs se rapportant à l’infrastructure. Je compris le mécontentement de ses usagers. J’étais moi-même révolté. Il est inadmissible de voir nos routes se dégrader sans la moindre réaction des pouvoirs publics.
Notre calvaire continuait quand nous sommes entrés à Kolokani à 9h moins 10 après avoir envisagé de faire demi-tour, tellement que l’état de la route était agaçant. Nous avons rapidement traversé Kolokani qui m’a semblé petit. Entre Kati et Kolokani nous avons compté vingt-cinq voitures en panne dont une renversée. Tous n’ont pas relevé le défi. La route fut pénible jusqu’à Djidieni où nous nous arrivâmes à 10h50. Pour 162 Km nous avons mis cinq heures et demie. A Djidieni, nous achetâmes du dibi chaud que nous emportâmes. La route reprise était bonne, la différence sautait aux yeux. Tout en roulant à 120km/h, nous dégustions le dibi qui était très bon. Sous la voix de Salif Keïta Malick conduisait, son confrère était devant avec lui moi sur le siège arrière droit pianotant sur l’écran de mon téléphone Samsung J3 Pro 2017. J’écrivais le récit du voyage. La route était d’une double voie séparée d’un trait blanc discontinu. L’accalmi continua jusqu’à Diéma où nous avons acheté des boissons sucrées et fait le plein du carburant.

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