Au Mali, faire de l’éducation aux réseaux sociaux une nécessité pour protéger les internautes contre les risques d’arnaques

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Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont des moyens indispensables pour mettre en contact les individus à travers le monde. Au Mali, les premières plateformes de réseaux sociaux apparurent à partir des années 2004-2006. Depuis 2016, le nombre d’utilisateurs maliens des réseaux sociaux ne cesse de croître. Mais aussi le nombre de dérives et de mauvaises pratiques, au nombre desquelles on peut compter les situations d’arnaques en ligne. Face à ce cas particulier, il devient de plus en plus important d’éduquer et sensibiliser davantage nos concitoyens sur leur présence en ligne afin de mieux se protéger.

Selon le rapport d’étude d’Internet Society chapitre malien, publié en 2020, ici le lien, le pourcentage de jeunes et d’adultes de 18 à 40 ans, utilisant les réseaux sociaux, s’élève à 81,41% sur un total de 6551 personnes enquêtées. La tranche de plus de 40 ans représente 13,40% des utilisateurs et les moins de 18 ans représentent 5,21%. Le même rapport ajoute que 26,07% des utilisateurs des réseaux sociaux partagent tout type d’informations sans distinction contre 46,63% qui partagent des articles et des contenus d’actualité. Ces chiffres indiquent, s’il en est besoin, que les réseaux sociaux deviennent des plateformes de communication de plus en plus privilégiées au Mali.

Certes, le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux est en croissance continue au fil des années. Cependant, pour la plupart, ils ne sont pas avertis des risques de l’utilisation de ces nouvelles plateformes, en tête, les risques d’arnaques en ligne. Des individus tapis dans l’ombre (les cybercriminels), se cachant derrière des faux profils, font usage de manœuvres sournoises pour arnaquer les internautes. Il est devenu un constat au Mali que bon nombre d’internautes tombent dans le piège de ces arnaqueurs.

Techniques utilisées par les arnaqueurs 2.0

Les arnaqueurs ont mille façons de procéder, ils prennent beaucoup de temps à étudier et bien préparer leurs manœuvres. Les cybercriminels mettent en ligne des propositions d’opportunités vicieuses qui sont de nature à susciter un intérêt particulier chez les internautes. Ces propositions concernent généralement soit des opportunités de travail pour les africains dans des pays développés du monde, soit des offres de voyage dans des « pays de rêve ». Moussa Sylla est un jeune malien qui a été victime d’une de ces manœuvres d’arnaque en 2019. Il raconte avoir été arnaqué à hauteur de 175 000 FCFA : « je me suis connecté dans cette matinée et je vois dans ma messagerie Twitter, une offre de travail proposée pour le Canada, par un compte profil au nom d’une femme. J’étais en même temps surpris et engoué. J’ai suivi  toutes les instructions données par le cybercriminel. J’ai même envoyé 175 000 FCFA pour accélérer la procédure. » C’est après que le jeune Sylla a su qu’il a été arnaqué et en ayant eu le tardif réflexe de fouiller dans le compte de son arnaqueur, il découvre ainsi que ce dernier utilisait un faux compte.

Les cybercriminels utilisent aussi des offres d’investissement frauduleuses. C’est le cas récent de l’application Open AI Mali. Dans sa parution n°416 du 30 mars 2023, le Journal du Mali a publié une enquête sur l’ « entreprise » OpenAI Mali (Page 4-6). D’après les premières estimations recueillies, révèle la même source, ce sont près de 700 000 personnes qui ont perdu au total, un montant de plus de 50 milliards de francs CFA dans ce système d’escroquerie. Cependant, note-t-on dans la parution, ces chiffres sont très difficiles à recouper et il est possible qu’ils soient surévalués. L’application Open AI Mali proposait à ses potentielles victimes un pourcentage à chaque investissement. Et au bout de quelques mois de fonctionnement, où tout marchait sur des roulettes, après avoir créé une confiance avec des utilisateurs devenant de plus en plus nombreux, le dispositif s’est soudainement arrêté.

Dans un plan bien ficelé, des cybercriminels tapis derrière cette application, avaient une vue sur tous les mouvements financiers y opérés. « J’ai fait un dépôt de 400 000 FCFA sur Open AI et voilà que l’application s’est bloquée avec tout mon argent. Je ne sais plus quoi faire », m’a confié une connaissance, aux premières heures de l’arrêt du système. Aussi, selon Oumar Diallo, expert en cyber sécurité, les arnaqueurs utilisent également des offres de prétendues aides gouvernementales : « certains arnaqueurs peuvent aussi promettre de l’argent sous la forme d’une subvention gouvernementale ou d’un programme d’aide, en invoquant des dispositifs fiscaux ou juridiques existant réellement. Mais toute demande d’informations financières préalable pour y avoir droit, est un signe révélateur qui doit vous alerter », explique l’expert en cyber sécurité.

Des astuces pour se protéger

Les arnaques sur les réseaux sociaux peuvent prendre différentes formes, mais les plus courantes incluent les escroqueries de “phishing”, les faux comptes, les promotions frauduleuses, les offres d’investissement suspectes et les concours frauduleux. Pour vous protéger contre ces types d’arnaques, voici quelques mesures qu’il est utile de suivre.

Informaticien de son état, Harouna [Maïga] conseille de faire preuve de vigilance. « Lorsque vous utilisez les réseaux sociaux, restez vigilant et méfiez-vous de tout message ou tout compte qui vous semble suspect. Si quelque chose semble trop belle pour être vraie, il y a de fortes chances que ce soit le cas », prévient-il. Aussi, conseille-t-il l’utilisation de mots de passe sécurisés : « utilisez des mots de passe forts et différents pour chaque compte. Les mots de passe forts doivent comporter au moins huit caractères, y compris des lettres, des chiffres et des symboles ».

De son côté, la journaliste – bloggueuse Koumba Coulibaly pense que, pour être à l’abri des arnaqueurs, il faut éviter de partager des informations personnelles sur les réseaux sociaux et cliquer sur tous les liens que vous voyez. Ces informations personnelles, indique-t-elle, sont entre autres : votre adresse, votre numéro de téléphone ou vos informations bancaires. Quant aux liens suspects, ajoute Koumba Coulibaly : « ils peuvent contenir des virus ou vous diriger vers des sites malveillants ».

Un grand utilisateur des réseaux sociaux depuis des années, qui a préféré garder l’anonymat, fait savoir qu’on peut signaler tout contenu ou tout compte suspect aux administrateurs des réseaux sociaux ou à Facebook. Ils peuvent enquêter et prendre des mesures pour éliminer les escroqueries.

Outre, en adoptant ces conseils, il dévient véritablement nécessaire d’assurer une éducation aux réseaux sociaux dans notre pays. Il faudra travailler à sensibiliser davantage et former la population malienne à l’utilisation responsable, prudente et efficace des réseaux sociaux. L’éducation à l’utilisation des réseaux sociaux doit être un processus continuel qui nécessitera un engagement continu de la part des internautes, des gouvernements, des organisations de la société civile et des promoteurs des plateformes de réseaux sociaux pour créer un environnement sûr et sain en ligne.

Mamadou KEÏTA pour le blog Djelibaa.

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