Des pigeons espions pour observer les positions des forces de défense et de sécurité au Burkina Faso ? C’est de l’intox
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Une publication virale sur les réseaux sociaux, dont Facebook et X, prétend que des « pigeons fabriqués » seraient envoyés pour surveiller les positions des forces de défense et de sécurité (FDS) et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) au Burkina Faso. Il n’en n’est rien.
Sur ce compte Facebook appelé Afrique des libertés et X Henri Soma, une photo présumée d’un pigeon électronique a été largement diffusée. Il indique comme une légende : « Voilà les pigeons fabriqués pour observer nos positions. Vigilance ! Soyez vigilant les FDS et VDP ». L’auteur demande aussi : « Maximum de partager svp la famille ».
Cette information est erronée contrairement à ce qui est largement relayé sur la toile.
Vérification
Pour vérifier les assertions diffusées sur les réseaux sociaux, nous avons effectué des recherches d’image inversée sur les moteurs de vérification qui nous a conduits en fait sur plusieurs sites web et pages (voir sur Reddit X, Facebook…) avec la même photo accompagnée de différents titres sur les pigeons électroniques dont la plupart de publications sont en anglais.
Cette photo a été publiée pour la première fois sur ce compte Facebook, le 24 mai 2024. Aucun des articles retrouvés ne fait référence à l’envoi des pigeons fabriqués pour observer les positions de forces de défense et de sécurité dans aucun pays de l’Afrique de l’Ouest. Les photos ont été prises en Angleterre (Londres).
Nous avons ensuite retrouvé la même photo dans un article du média Congolais (Kinshasa) ACPcd qui dément l’envoi plus de 200 pigeons électroniques pour surveiller la position des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) . Mais ce sont plutôt les pigeons électroniques utilisés au Royaume-Uni, précisément à Londres, pour surveiller la pollution atmosphérique.
Les données collectées par les pigeons vont servir aux chercheurs pour établir des bilans précis des conditions climatiques et de la pollution de l’air, par ville et par quartier, afin de pouvoir appuyer les propositions écologiques de certains décideurs avec des chiffres incontestables. Les détails sont disponibles (ici).
Mahamadou ISSIAKA