GPCI, enquête sur un réseau numérique pro-russe de désinformation en Afrique

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Des sites web, des pages Facebook, des comptes X (anciennement Twitter) et des chaînes YouTube d’apparence journalistique diffusent de la propagande russe en Afrique. Cette enquête s’intéresse au GPCI, le Groupe panafricain pour le commerce et l’investissement, et révèle les rouages d’une vaste opération de désinformation favorisant l’influence pro-russe sur le continent et anti-France.

Le 07 juillet 2023, le site internet sahel24.info a publié un article avec un titre sensationnel : « Niger : Bazoum délaissé par la France. Le CNSP prend le pouvoir pour sauver le peuple nigérien« . L’auteure, Solange KONE, commente l’article, dénonçant la politique française et « l’humiliation » de Mohammed Bazoum, tout en soulignant la ressemblance du site avec une plateforme d’informations classique. Ce site, parmi d’autres, appartient en fait au Groupe panafricain pour le commerce et l’investissement (GPCI) qui utilise également des chaînes YouTube et des pages Facebook pour diffuser des propagandes russes.

Le GPCI utilise les réseaux sociaux dans divers pays africains pour mener des actions hostiles contre la France. Il a été créé à la suite de la dissolution d’ANACOM, un média fondé par Harouna Douamba, dirigeant d’un réseau de désinformation pro-russe en Centrafrique et au Burkina Faso. Des informations rapportent que les activités de M. Douamba ont été financées par Lobaye Invest, une société appartenant au groupe Wagner en Centrafrique.

Les techniques de manipulation du Groupe Panafricain pour le Commerce et l’Investissement

Selon nos investigations, le GPCI utilise des faux sites d’information en ligne et des profils automatisés sur les réseaux sociaux pour diffuser de la propagande dans le paysage médiatique numérique. Des contenus trompeurs, c des articles et des images modifiés, sont créés pour influencer l’opinion publique. Le groupe concentre ses activités sur Facebook où il utilise un modèle uniforme pour ses pages. Malgré des variations dans les publications, le groupe maintient une activité soutenue, avec des pics en août 2023 et janvier 2024. Les publications anti-françaises et pro-russes du GPCI soutiennent en général les régimes militaires au Sahel, particulièrement au Burkina Faso.

Comment reconnaître une propagande numérique russe en Afrique sur la toile ?

Les contenus de désinformation utilisés par le GPCI sont souvent conçus de manière sophistiquée pour influencer les opinions et les perceptions du public. Les articles journalistiques altérés sont l’une des méthodes les plus courantes. Dans ce cas, des articles authentiques peuvent être modifiés pour inclure des informations erronées, des citations tronquées ou des éléments sortis de leur contexte, créant ainsi une narration biaisée qui sert les intérêts du groupe de propagande.

Les caricatures et les images détournées sont également des outils puissants de manipulation. En altérant des images ou en créant des caricatures tendancieuses, le groupe peut véhiculer des messages diffamatoires, stigmatisants ou trompeurs sur des individus, des groupes ou des événements. Ces images peuvent déclencher des réactions émotionnelles intenses chez les spectateurs, renforçant ainsi l’impact de la propagande.

L’une des méthodes déployée reste l’utilisation des bots. Des faux comptes automatisés pour diffuser massivement des contenus sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes en ligne. Ces bots sont programmés pour partager les contenus manipulés à grande échelle, créant ainsi l’illusion d’un soutien populaire ou d’un consensus autour des narratives promues par le groupe. C’est une technique particulièrement redoutable car permet-elle de contourner les mécanismes de vérification et de modération des plateformes, facilitant ainsi la diffusion de la propagande.

Comment les repérer ?

Pour repérer les contenus produits par ce groupe de propagande russe en Afrique, il est important de porter une attention particulière aux titres des différents articles. Ils sont en général sensationnels et partiaux avec une tendance à soutenir les actions russes en Afrique et à s’en prendre à la France. Il est cependant à noter que certains comptes, bien que non affiliés au GPCI, utilisent les mêmes méthodes à des fins personnelles (convictions).

Dans un environnement médiatique numérique saturé d’informations et de désinformation, rester vigilant est crucial pour naviguer en toute sécurité. Face à la propagation de la propagande numérique, comme celle orchestrée par le Groupe Panafricain pour le Commerce et l’Investissement (GPCI), il est essentiel d’adopter une approche éclairée et critique de la consommation d’informations en ligne.

Pour ce faire, plusieurs astuces peuvent être mises en œuvre. Il est essentiel de vérifier systématiquement les sources avant de partager ou de croire une information, en privilégiant les médias réputés pour leur fiabilité. Il est recommandé d’analyser attentivement le contenu des articles, des images et des vidéos à la recherche d’indices de manipulation ou de désinformation. Croiser les sources et consulter plusieurs médias pour obtenir une perspective équilibrée sur un sujet donné est également une pratique à adopter.

En outre, l’utilisation d’outils de vérification des faits et la participation active à la modération en ligne peuvent contribuer à limiter la propagation de la désinformation. En cultivant un esprit critique et en encourageant une culture de vigilance et de vérification des faits, on peut jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la propagande numérique, promouvant ainsi un environnement en ligne plus informé et résilient.

Malick KONATE

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