Mon Tombouctou : Je t’aime 🌺

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Bonsoir ou bonjour, celà dépend de quand tu me lis , d’ailleurs, c’est pas important, j’espère que tu vas bien ? Dis moi, ça m’intéresse.

Aujourd’hui, j’ai envie de te parler de chez moi, ma ville d’où je viens : Tombouctou 🌺

Tu sais, où que nous soyons, quoi que nous fassions, nous avons tous une partie de chez nous en nous que nous transportons éternellement au long de nos aventures et des mille chemins que nous parcourons dans le monde.

Mon histoire avec ma ville est particulière, encrée en moi, c’est une histoire d’amour que je ne m’explique pas, d’ailleurs, je n’ai jamais pu et pourtant mille fois, j’ai essayé, mais mes tentatives étaient vaines, celà ne s’expliquait point . J’ai même demandé, on m’a dit, c’est ainsi pour tout le monde, on aime son village, sa ville et que c’était normal sauf que pour moi, ce n’était pas que ça, ou du moins, c’était plus que ça.

Tombouctou, c’est sûrement et sans nul doute la plus belle du monde, ne pensez pas que je vous raconte des histoires, vous savez tout de cette ville est magnifique et a un sens particulier, les rues, les portes, les pierres, les Hommes, la terre, le vent, l’habit. Je voudrais tellement vous parler de chez moi, je ne sais même pas par où commencer !

Tombouctou, c’est les longues heures au Tirahou, sur la planchette, on apprend les beaux textes du Saint Coran, Tombouctou, c’est pour moi, ces moments au Tindehou ,
Tu sais, on m’a envoyé pour devenir tailleur, on espérait que je ressemble à

mon grand père, mon homonyme, j’ai essayé de rester, j’ai tout fait mais finalement, j’ai fui à force d’aller payer de la tomate chez Badji Albahar , c’est surtout pour le chien qui était là-bas. Aujourd’hui, je me remémore certaines choses, je m’y accroche dans cet atelier que j’ai fui. Mais je ne suis pas sauvé, il faut que je devienne mécanicien, on m’envoie chez Tonton Assoumane, c’était bien, il y avait tous les enfants du quartier, Loubeye avec ses petits yeux, Maître John nous fait rire, Baba , le numéro deux travaille encore et encore et nous sommes heureux, c’est des moments qu’on oubliera jamais à force d’attendre le repas d’Albatour. Ces petits moments déterminent qui nous sommes finalement. Hélas l’acide sulfurique me fait fuire, finalement,je ne serai pas mécanicien, moi qui aimait tant manier les outils et admirer le savoir faire d’Assoumane. Aucune moto ne lui résistait, je comprends maintenant pourquoi on l’appelle Docteur Galo , il y’a de ces doctorats que la vie nous donne, de ces doctorats mérités au fil du temps avec tant de sueur et de labeur. Il y’a tellement de choses à dire, tu sais, je te parle du seul endroit où je me sens réellement chez moi ou même l’air que l’on respire est différent .
Tombouctou, c’est la mosquée de Djingareïber, j’y allais chaque vendredi et je me demandais qu’avait-elle de si spéciale pour que ces nombreux blancs y défilent restent des heures sous son admiration ?

Aujourd’hui, loin de ses murs, je sais, malheureusement pour toi, C’est un sentiment qui ne s’explique pas. Tombouctou, c’est aussi Sankoré, que Dieu nous pardonne, en ce lieu de prière, où jadis rayonnait la plus grande université de l’Afrique de l’ouest et pauvres de nous, on en faisait un coin pour nos rancards , c’était plus fort que nous. Sankoré, la nuit, c’est juste magnifique. Les étoiles vous accompagnent, le sable si frais et si doux vous caresse, on parlait de comète déjà à l’époque et ce lieu sans nul doute est paradisiaque et renferme nos plus beaux souvenirs. Tombouctou, c’est la route de Beyrey, une route qui me manque, je l’empruntais avec Daddy Flo , Abou Djedjé, Lemine , Fatim, cette route nous connait si bien. De Foire Yobou à la cour de justice , de l’Energie au stade, du stade à Beyrey. Beyrey, ma deuxième maison, le seul endroit où réellement j’ai appris quelque chose, si vous savez lire et écrire, vous savez tout, je dois tellement à cette école, un jour, je t’en parlerai, c’est sûr. Tombouctou, c’est aussi Bahadou dans la classe de Mr Lahi , je ne te dis pas , on en a vu de toutes les couleurs. C’est aussi le second cycle Imam ben Essayouti où je rencontrai un de mes meilleurs amis: Alpha Abdoulaye, tu sais, j’ai été élève et enseignant dans cette ville que j’aime tant. Au final, c’est aussi Abaradjou , chez mon coiffeur Bourches , comme ses folies me manquent , où ces heures sur les dunes avec Boulher Arby où tout se raconte, tout se dit, tout se vit si paisiblement avec ce thé qu’on ne cesse de siroter.

Tu sais, c’est aussi ces heures où j’accompagnais ma maman au marché de Yobou Tao, je porte les plastiques, on faisait le tour des boutiques, j’étais toujours pressé d’entrer à la maison derrière cette incroyable femme qui n’a jamais cessé de se battre pour que je sois, aujourd’hui, je donnerai tout pour reprendre cette route et savourer ce moment. Il est de ces moments que nous ne vivons qu’une fois, sûrement qu’elle prend toujours cette route sans moi, cette fois. Si tu la rencontres sur la route, dis la combien je l’aime, n’oublie pas, dis la que je l’aime plus que tout.

Tombouctou, c’est aussi ma grand-mère Gneissata, ma femme, celle qui me fait le done, celle qui nous donne le sourire, nous ravit, notre raison de vivre. Elle nous dépose le Takoula de Kaga qu’on aime si bien. Tu sais, chez moi, c’est tellement beau, tellement magnifique, tellement magique que le soir quand je dors, je rêve de ces rues, de ces moments avec Assa et Fatty à Badjindé, de ces maths de football interminables à la place de l’indépendance. De ces moments avec Lemine et Alpha. De ces femmes, dans cette maison qui m’ont inculqué tellement de valeurs. J’aimerai tellement dire à Tonton Black merci, jamais, je ne pourrai. Comment peut on remercier celui qui a été et serait toujours son père ? J’ai toujours rêvé de lui ressembler, un jour, j’espère qu’il sera fier , je l’espère vraiment de tout mon cœur. Dites au monde entier, que moi, je n’ai pas souffert, jamais ? Ma vie n’a été qu’amour . Tu sais chez moi à Tombouctou, on m’apelle Papa chez moi.

Pour te dire où que je sois ,mon cœur est et restera toujours dans cette ville : Tombouctou. Je connais tout de là-bas, l’histoire de chaque pierre, de chaque chose, de chaque homme. Et tout de là-bas me connait .

Dites à Big Flo et Oli que je n’irai pas sur la lune, que j’irai à Tombouctou, que chez moi m’attend !! Que je serai là-bas l’homme le plus heureux du monde, je serai au Canal de Kadhafi, j’irai payer la viande chez Dra Wayé , je serai dans ces mêmes rues a jouer à Don Juan.

Et plus rien ne sera important, plus rien ne comptera que ce moment, que cet air que je respirerai, dites au monde entier que mon monde m’attend, que chez moi me manque,dites leur  que j’arrive , que mes yeux s’illuminent. Dites leur que Tombouctou est écrit en lettres d’or gravés sur mon cœur.

A toi qui me lis , mille mercis !!

Yehia Boré

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