Occupation des voies publiques : au mépris des textes

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L’occupation illicite de nos routes est un casse-tête pour les usagers dans le district de Bamako. Pour le constater, il faut se rendre au niveau du viaduc de Yirimadjo, au Soukouni coura, ou encore au Rail Da.  Les embouteillages sont tels qu’on se demande quelle commune de Bamako échappe à ce phénomène. Les bamakois n’apprécient guère cette situation qui relève parfois d’une indiscipline des vendeurs à la sauvette, des commerçants détaillants d’articles et aussi des clients qui s’arrêtent au milieu de la route pour des achats. A cela s’ajoute l’incapacité des autorités compétentes à faire respecter l’interdiction d’occuper le domaine public. 

Au Mali, le respect des lois est toujours un challenge.  Les textes sur l’occupation illicite n’y échappent pas.  Malgré le remplacement de la BUPE (Brigade urbaine de protection de l’environnement) par la DUBOPE (Direction Urbaine du Bon Ordre et de la Protection de l’Environnement) la situation persiste.

L’on est donc en droit de se poser légitimement des questions. La BUPE a-t-elle les moyens ? Que faut-il pour changer la donne ? Nos investigations nous ont permis de savoir que le manque de moyens (matériel, financier et humain), la complicité entre les agents et les occupants sont à la base du non-respect du domaine public.

Le manque de moyens

La DUBOPE manque cruellement de moyens matériels, financier et humains pour bien faire son travail.

Nous avons pu entrer en contact avec un agent de la DUBOPE qui travaille à la mairie du District, ce dernier nous a confirmé le manque de moyens de DUBOPE pour appliquer les textes relatifs à l’occupation illicite. « Les textes sont faits pour être appliqués, mais nous n’avons pas assez de moyens pour bien mener nos missions. Nous sommes en manque de véhicule et aussi de personnel pour faire les patrouilles chaque jour ». Avant d’ajouter : « à chaque fois que nous nettoyons un endroit, au bout de quelques jours, vous allez voir que les occupants vont revenir, si on avait des véhicules et un effectif, on allait veiller à ce qu’on n’occupe plus les endroits ».

A.C, un autre agent de la mairie ajoute que la DUBOPE a l’habitude de libérer des espaces publics, pour que ces espaces ne soient pas occupés à nouveau. Il demande de déployer une brigade policière. Cette stratégie s’est jusqu’ici révélée efficace mais pour combien de temps ? Selon toujours AC, si c’est pour une longue durée, la mairie ne peut pas tenir le coût car chaque jour les policiers qui assurent le maintien sont payés. Si les paiements ne sont pas faits à termes échus, les policiers quittent les lieux et les vendeurs reviennent.

La complicité entre les agents et les occupants.

Les sanctions sur l’occupation illicite sont le plus souvent pécuniaires. Bien que la DUBOPE a moins d’effectif pour lutter contre l’occupation illicite, les rares qu’on déploie sur le terrain sont aussi en complicité avec les occupants illégaux. Bien vrai que cette allégation est niée par les agents de la DUBOPE.

Du côté des occupants, c’est le même son de cloche. Ainsi Awa Diallo, une occupante illégale de Soukouni coura, affirme que difficilement les textes seront appliqués, du moment que les agents de la DUBOPE sont de mèche avec les personnes qui occupent illégalement les espaces publics.  Elle ajoute que les occupants illégaux sont assujettis au même régime fiscal que ceux qui disposent de titre régulier d’occupation d’espace commercial sur le territoire du district de Bamako.

Ousmane Sylla occupe aussi illicitement un espace au marché de Djicoroni. Il soutient les propos de notre interlocutrice. Il confie : « On a tous vu au moins une fois cette scène : les occupants anarchiques des voies publiques pourchassés et les marchandises confisquées par les agents de la DUBOPE. Mais les personnes dont les marchandises ont été confisquées finissent toujours par récupérer leurs marchandises contre le paiement de 1000 FCFA aux éléments de la DUBOPE ». Ousmane explique que cet arrangement à l’amiable est préféré, à la fois par les occupants et les agents de la DUBOPE parce que chacun y trouve son compte.

Une autre personne du nom de Moussa abonde dans le même sens que les deux autres. « Une fois, les agents de la DUBOPE m’ont confisqué les marchandises. J’ai pu gérer à l’amiable ».

Pour en finir avec l’occupation anarchique de nos voies, les textes doivent être appliqués. Les personnes qui occupent illégalement ces espaces publics doivent savoir que c’est un acte d’incivisme. Elles doivent comprendre aussi qu’elles prennent beaucoup de risques en s’asseyant sur la route. La DUBOPE doit veiller sur ses agents de terrain afin que les usagers des routes puissent circuler en toute sécurité.

Mamadou KEITA

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