Verre Cassé d’Alain Mabanckou : Voyage au cœur d’un incroyable roman

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Remettre l’ordre des choses en question, tant dans le fond que dans la forme, voilà ce que fait Alain Mabanckou dans ce livre et cela de la plus belle des manières. Tout d’abord, pas de majuscule dans ce livre, ni de point, voilà ce qui devient frappant aux abords des premières pages de ce chef d’œuvre. Comme s’il refusait de respecter tout le tohu-bohu imposé par une langue, pas de tournures, ici la virgule est aux commandes et le lecteur ne respire qu’à moitié tant il est envoûté par la magie des mots.

L’histoire est celle de Verre Cassé, vieux de la soixantaine, alcoolique et misérable auquel le patron du bar  » Le crédit a voyagé  » à remis un cahier pour conserver la mémoire de ces lieux. Raconter l’histoire des hommes et de ces femmes pour qu’ils ne restent point dans l’oubli. Et quel meilleur choix que ce dernier si seul et si misérable que tout destinait à écrire, tellement rongé par les déboires d’une vie qui n’a jamais su lui sourire. Il griffonne dans son cahier, que va t-il nous apprendre ?

Le patron du  » Crédit a voyagé  » , est victime d’une cabale pour qu’ils ferment son bar, toute le monde semble s’être ligué contre ce dernier dans cette société, tous sauf ses fidèles clients. Il a résisté aux gens d’église, au syndicat des cocufiés, à une association d’anciens alcoolos, aux gardiens de la morale traditionnelle, aux chefs de tribu avec leurs gris-gris qu’ils jetaient à l’entrée de l’établissement et finalement une action directe des groupes de casseurs. Malgré tout celà, il a tenu et l’affaire a dépassé le sillage du quartier , de la ville, ce n’était plus une petite affaire, c’était devenu une affaire d’état à l’ordre du jour au conseil de ministre alors sans nul doute que la question sur toutes les lèvres était désormais : Doit on fermer ou pas le crédit a voyagé ? Alors que même le gouvernement n’a pu trancher sur la question parceque les avis étaient partagés. Son ministre de l’agriculture fait une sortie des plus majestueuses avec son discours  » J’accuse  » Devenu symbolique avec tellement de sens, un discours qui fait chaud au cœur, qui choque et qui interpelle, avec une telle profondeur que je vous laisse le découvrir ici :

https://www.facebook.com/110875210423453/posts/237959947714978/?app=fbl

Alors  » J’accuse  » rentre dans l’histoire et semble sauver notre bar le crédit a voyagé. Le président général , jaloux de ce dernier et de sa formule pour la postérité si simple ordonné à ses négres ( Ceux qui sont à son service) de lui chercher un mot comme celui-ci qui sera sa formule pour la postérité. Hélas, nul n’a pu lui dégoter sa formule, on n’a même fait appel au seul noir de l’académie française, lui qui a aussi sa formule pour la postérité , n’a t’il pas dit « l’émotion est nègre comme la raison est hellène ». Et même Senghor n’a pu les aider alors ils ont décidé de faire recours à l’histoire à travers les formules d’imminentes personnalités et là une pause s’impose …
car Alain Mabanckou remet l’essence même de ces formules citées à souhait dans les quatre coins du monde en question avec une drôlerie et une ironie sans pareille, chose que je vous laisse découvrir ici :

https://www.facebook.com/110875210423453/posts/239603534217286/?app=fbl

Finalement le président trouve sa formule qui sera aussi célèbre que celle de son ministre, il a dit  » Je vous ai compris  »

Et notre verre Cassé continue à nous raconter l’histoire de ces hommes brisés en ce lieu tour à tour . Toutes les misères du monde sont les ingrédients de ses écrits : D’un père de famille chassé de chez lui comme un chien enragé, d’un Imprimeur de Paris dont le fils a couché avec sa femme pour ne citer celles ci sans oublier sa propre histoire à lui  » Verre Cassé  »

Ce livre pour moi est tout un enseignant, chaque histoire, chaque anecdote, chaque personnage incarnent une leçon de vie au lecteur qui a tout moment peut se retrouver dans pareille situation. L’auteur en plus de se remettre en question nous fait part d’un excellent travail d’observation d’une société en pleine dépravation à travers les misères des hommes qui dans un bar oublié du monde ont une histoire à partager. La finalité, c’est aussi cette dose d’espoir que véhicule Alain Mabanckou en cette phrase que je cite  » On a la vie devant soi  » comme pour dire tant que l’on vit , il y’a de l’espoir, que rien est impossible et qu’on doit toujours être sur le qui-vive pour affronter les aléas de la vie.

Yehia Boré

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