Pratiques dangereuses dans la circulation routière bamakoise : le port des écouteurs en conduite.
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Circuler à Bamako est devenu un exercice périlleux. On est quotidiennement exposés à des risques d’accidents. Il est rare de quitter chez soi et d’y retourner sans rencontrer sur son trajet des cas d’accidents.
Le port des écouteurs en pleine circulation ; cette pratique de plus en plus fréquente chez les conducteurs de jeune âge fait partie des comportements à risque en plus des excès de vitesse et du non-respect du code de la route. Ils éprouvent du plaisir à joindre écoute musicale et concentration à fond requise pour la conduite, qu’ils soient conducteurs d’engins à deux-roues, automobilistes ou piétons. Cette sensation de plaisir nous empêche malheureusement de prêter toute notre attention à la circulation et d’éviter des surprises qui peuvent survenir à tout moment sur notre trajet. La maxime selon laquelle « on ne peut pas suivre deux lièvres à la fois » trouve tout son fondement en de pareilles circonstances.
A Bamako, pas besoin de fournir d’effort pour voir un conducteur de moto ou de voiture avec un écouteur. Pourtant, écouter de la musique ou décrocher un appel avec un écouteur étant au volant n’est pas chose aisée ; l’actionnement manuel du téléphone au volant pousse le conducteur à quitter la route des yeux le temps de manipuler son appareil. Ceci représente un énorme danger en ce sens que le conducteur peut être surpris par une situation se présentant juste devant lui qu’il ne pourra pas éviter, il se met en danger ainsi, lui et les autres usagers de la route. Nous avons souhaité nous entretenir avec certains jeunes pour en savoir plus sur ce qui les pousse à porter des écouteurs et s’engager dans la circulation. Il ressort de nos causeries que beaucoup d’entre eux ignorent jusqu’à présent les dangers auxquels ils sont exposés avec cette pratique ; d’autres par contre en ont pleinement conscience mais ne parviennent et/ou ne souhaitent pas se débarrasser de cette mauvaise habitude.
En tout état de cause, un tel comportement n’est pas à tolérer dans un pays civilisé ou un État de droit où tout le monde a droit à la sécurité. Si l’usage du téléphone est strictement interdit par le code de la route, il est à en déduire que les écouteurs doivent l’être aussi du moment où les écouteurs accompagnent un téléphone ou un baladeur MP3.
Une campagne de sensibilisation auprès des jeunes est nécessaire pour les inciter à ne pas se déplacer avec un écouteur aux oreilles, au risque de se faire renverser.
Nous souhaitons par ce présent article toucher du doigt le phénomène et amorcer la fin de cette pratique.
Mamadou Kéita