Circulation sur la voie publique : les animaux domestiques font-ils partie des usagers de la route à Bamako?

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Le Mali est un pays d’élevage. La ville de Bamako n’est pas une exception en la matière, pourtant, faire de l’élevage est chose difficile dans la capitale. Bamako, la capitale malienne, se doit d’être une belle ville, une ville resplendissante. Cela ne sera une réalité que lorsque les propriétaires d’animaux changeront d’habitude ou que les autorités bamakoises agiront dans ce sens. Comment comprendre la divagation des animaux dans une ville comme Bamako, très fréquentée par les étrangers. Quelle image envoyons nous à l’extérieur avec une telle vitrine ? sans compter le fait que la divagation des animaux sur la voie publique est un véritable danger, car source d’accidents

Toutes les conditions d’élevage des animaux ne sont pas réunies dans la capitale malienne. Pour faire de l’élevage, il faut un espace large pour ce faire. Cependant, les exigences de l’urbanisation laissant peu de place à une telle pratique compromettent évidemment la cohabitation entre « humains et animaux ». Tout d’abord il y a quasiment un manque d’espace vert pour faire paître les animaux, la plupart des propriétaires d’animaux n’ayant pas assez de fonds pour se procurer des aliments bétails. Dans de telles conditions, les bergers se voient obligés de se déplacer avec moutons, bœufs, chèvres, ânes, etc. à la recherche de quelque espace vert pour brouter de l’herbe.
Qui ne rencontre pas ces animaux sur son chemin, dans les rues de Bamako ; sur les trottoirs ; sur les monuments ; dans les grands boulevards, Qui n’a jamais cédé de passage à ces animaux sur nos grands axes? Un âne dressé sur le terre-plein d’une avenue, des moutons fouillant les poubelles à la recherche de reste d’aliments, des bœufs se promenant çà et là sans berger. Autant d’illustrations du phénomène de la divagation des animaux à Bamako.

Quelques conséquences de la divagation
La divagation des animaux dans la capitale malienne n’est pas sans conséquence sur la vie des citoyens avec son corollaire d’embouteillage, d’accidents de la circulation, un danger encore plus grand pour les enfants et les vieilles personnes qui pour la plupart ne savent pas se défendre contre la furie des bêtes. Outre cela, les vaches jouent un rôle dans l’insalubrité à Bamako. Partout où elles se promènent, elles laissent leurs traces avec des déchets liquides ou solides. Ajouté à cela le fait que la divagation des animaux est une menace même pour le développement des espaces verts dans la ville de Bamako qui cherche à se faire belle.
Au regard de tout ce qui précède, la question qui reste à poser est de savoir s’il n’y a pas de loi qui interdit la divagation des animaux au Mali. Si elle existe, pourquoi n’est-elle alors pas appliquée?
Nos recherches sur la question auprès d’un ancien maire dune commune de Bamako nous a permis de savoir qu’il y a effectivement un article dans le Code civil qui régit partiellement la question de la divagation des animaux au Mali et un arrêté municipal particulièrement pour le District de Bamako. A lui de nous confier que : « Selon l’article 1385 du code civil, le propriétaire d’un animal, ou qui sen sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage que l’animal a causé , soit que l’animal fut sous sa garde, soit qu’il fut égaré ou échappé ». Et depuis 1989 un Arrêté municipal du Maire du District traite du problème. Cet arrêté est clair à ce sujet. Il dispose qu’en cas d’errance, les animaux doivent être saisis et mis en fourrière. Pour les gros ruminants, les frais de gardiennage s’élèvent à 1500 francs par tête et 600 francs pour les petits ruminants. Passé ce délai, les autorités municipales se réservent le droit de procéder à la vente desdits animaux. Ni l’article suscité dans le Code civil ni l’arrêté n’ont connu une application claire et nette à cet effet.
Il nous est revenu d’une source fiable également au cours de nos enquêtes qu’il n’existe pratiquement aucune fourrière à Bamako. Ce qui est en déphasage avec ce qui est stipulé dans les textes en la matière.
Nous ne nous lasserons jamais de demander aux maliens un changement dans nos comportements. Seul un changement dans nos habitudes mettra fin à de telles pratiques. Soyons en phase avec les exigences du XXIe Siècle.

Mamadou Keita

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