La douleur de l’attente
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Le lecteur de Borevi m’en voudrait sûrement pour ce long moment d’absence, de silence, moi qui lui ai promis de toujours écrire pour lui, que mes mots lui tiendront compagnie que ce soit la matinée à son réveil ou la nuit, quand il s’apprête à dormir. Je lui ai promis que Borevi serait sa maison pour panser ses blessures, son chez-soi et qu’à tout moment, il y trouvera refuge accompagné de mes mots, qui j’espère du plus profond de moi, lui parleront. Et pour toutes ces raisons, je comprendrai qu’il m’en veuille.
J’ai reçu tant d’appels et de messages : pourquoi tu ne nous écris plus ?
Et j’aurai voulu dire que dernièrement mes jours et mes nuits ne m’appartiennent plus, que le temps pour moi est devenu une denrée rare. Je voudrai lui dire tant de choses à ce lecteur, fidèle ami à qui je narre mes déboires, insuccès et mes victoires aussi petites soient-elles mais je n’en dirai rien car je sais que j’ai tort et qu’il a raison. Une femme m’a dit un jour : » Ne m’habitue pas à ta présence aujourd’hui si tu sais que demain tu seras absent « . Elle avait raison , du moins,j’espère que ce texte aujourd’hui réparera à moitié mon tort : la douleur de l’attente.
Nous sommes prisonniers de nos vies, nous vivons les choses à moitié et nous nous détruisons petit à petit car quelque part, nous sommes toujours dans l’attente.
En attente d’espoir, d’un ami, d’un amour perdu, d’un amour qu’on espère retrouver, d’une personne qui saura nous aimer. En attente d’une seconde chance, d’une bonne occasion pour partir, commencer, parler,crier sauter, être heureux, être fou, être humain. En attente d’un père, d’une mère, de quelqu’un qui veuille bien de nous, en attente d’être compris.
Toute notre vie, nous sommes dans l’attente. Et parceque nous attendons beaucoup des autres, nous sommes si souvent déçus. Celà nous consume petit à petit au plus profond de nous, nous détruit et nous éloigne de meilleurs horizons mais nous attendons toujours. Et plus l’attente est longue, plus notre souffrance l’est davantage neammoins on garde toujours espoir. Celle ou celui que nous attendons viendra, voilà ce qu’on se dit. Un matin, je rencontrerai l’amour de ma vie, il est quelque part, je sais, on se trouvera. Elle me reviendra, je l’aime toujours et je sais qu’elle m’aime, elle me reviendra. Je n’attends que lui. Je lui ai montré tout ce que je ressentais pour lui. Qu’attend t’il pour me venir, pour me parler. Je passe mon temps à lui faire des signes mais il ne se manifeste toujours pas. Un jour, j’aurai un enfant, un jour, ça viendra, j’attends, j’attendrai toujours, les choses arriveront au point nommé, voici ce qui se dit au quotidien et les jours passent et avec eux les plus beaux moments de nos vies sans que nous ne le sachions réellement.
Et pourtant le temps ne nous appartient guère, éternels victimes des aléas de la vie, chaque seconde nous est comptée dans l’horloge de notre vie.Piètres humains que nous sommes, appelés à quitter le navire de la vie à d’une seconde à l’autre et pourtant nous attendons.
Parfois, il ne suffit que d’un mot, que d’un appel, que d’un maigre courage, d’un sourire, d’un peu d’audace pour mettre fin à cette attente mais l’orgueil nous tient en état d’éternels prisonniers, bannis du sentier de ceux qui vivent, nous sommes des survivants.
Tout comme toi, j’attends aussi, je ne sais pas ce que j’attends mais j’attends alors toi comme moi, je nous invite à ne plus attendre, à ne plus souffrir, à ne plus pleurer, à ne plus crier, à accepter que vivre, c’est oser, c’est croire , savoir à un moment se libérer de ses chaînes, savoir avancer mais surtout savoir aimer.