Ils sont les États-Unis, l’Italie, la France, l’Allemagne, l’Égypte et la Russie… Ces pays ont apporté un soutien matériel et des équipements importants au Niger, au Burkina Faso et au Mali. Dans cette série d’articles, nous explorerons la contribution militaire de ces pays aux États du Sahel.

En 2011, la France a fait du Niger l’une de ses priorités en matière de sécurité au Sahel en procédant à des transferts de matériels et de moyens militaires au profit des forces armées nigériennes. Le 4 novembre de cette même année, Paris a fait don de 1,5 milliard FCFA de matériels militaires, notamment 28 véhicules pick-up et 71 mitrailleuses lourdes. Vous pouvez trouver plus d’informations dans cet article

L’année suivante, la France a également fait don de trois hélicoptères Gazelle et de 80 véhicules, tout en formant de nombreux personnels.

L’appui français ne s’arrête pas là. Dans le cadre de la mise en place du G5 Sahel, l’organisation qui regroupait le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, la France a apporté une contribution importante. En collaboration avec l’Allemagne, elle a versé un total de 21,7 millions de dollars et a lancé un effort de mobilisation pour répondre aux besoins financiers des autres membres du G5 par le biais de contributions bilatérales. Vous pouvez trouver plus de détails dans le chapitre « Les défis concernant le déploiement : Le financement et la coordination » de cet article.

Le 28 janvier 2022, il y a eu une cession d’équipements militaires d’une valeur de 16 millions de francs CFA aux Forces Armées Nigériennes, comme expliqué ici

En août 2022, deux nouveaux hélicoptères de type Gazelle ont été cédés. Depuis 2020, ces hélicoptères ont été déployés de manière régulière contre les groupes armés terroristes (GAT). Ce don fait suite à la cession des trois premiers hélicoptères en mars 2013.

Dans son discours à l’occasion du 14 juillet, l’ancien ambassadeur de la France au Niger, M. Alexandre Garcia, a donné des détails sur les réalisations de la France en matière de coopération bilatérale en matière de défense au Niger. Voici un extrait de son discours :

1. L’appui au 71ème Bataillon spécial d’intervention de Dosso. Jusqu’à présent, la France a investi 16 millions d’euros, soit plus de 10 milliards de FCFA, dans ce projet, comprenant la formation, l’équipement et les infrastructures.

2. Le transfert complet de la capacité de combat des hélicoptères Gazelles aux forces armées nigériennes, avec la cession de trois appareils, la formation de pilotes et de mécaniciens, et la livraison de deux autres appareils d’ici la fin du mois. Ces hélicoptères sont particulièrement adaptés aux réalités du terrain sahélien.

3. Enfin, la France fournit un appui technique, financier et humain à l’École des personnels paramédicaux des armées de Niamey. Un projet de construction d’une nouvelle école est à l’étude en collaboration avec l’AFD.

Par ailleurs, en 2022, la France a poursuivi sa coopération avec les forces de sécurité intérieure du Niger, explique-t-il dans son discours. Mais le coup d’État intervenu le 26 juillet 2023 contre le président Mohamed Bazoum a freiné les relations entre les deux pays.

Les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne, l’Égypte et la Russie aussi

Les États-Unis sont un partenaire de choix pour le Niger. Depuis 2013, ils sont engagés au près du pays notamment à travers des dons de matériels militaires (hélicoptères, armements…). On retrouve ces dons comme ici en 2013, 2017, 2020, 2021 et 2022. Ces dons s’évaluent à plusieurs milliards de francs CFA.

Le rapprochement de Niamey avec Washington n’a pas empêché les autorités nigériennes d’explorer d’autres voies pour acquérir des équipements militaires. A titre d’exemple, la Chine est également un partenaire stratégique du Niger en matière de soutien à l’armée comme détaillé dans cet article où elle lui a apporté un don d’équipements militaires de plus de 2 milliards FCFA.

Dans la même veine, nous pouvons citer également l’Italie et l’Égypte et (l’Allemagne en 2017 et 2018) qui ont aussi fait des dons d’équipement militaires à l’État nigérien dans sa lutte contre le terrorisme.

Quant à la Russie, son soutien dans les dix dernières années a plus été d’ordre de formation militaire comme expliqué ici par l’ancien ministre de la défense, Alkassoum Indatou, qui souligne que « d’une centaine d’officiers ont bénéficié d’une formation en Russie et que « plusieurs aéronefs utilisés par l’armée de l’air nigérienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sont également de fabrication russe ». Cependant, nos recherches n’ont pas montré de dons de matériels de la Russie au Niger. Depuis le coup d’État, les liens entre les deux pays se sont renforcés, à en croire cet article sur la visite d’une délégation russe au Niger.

Dans le prochain article, nous aborderons le soutien de la Russie et de l’Occident à l’armée burkinabè. »

MK