Transition au Mali : les politiques à l’assaut
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Le cadre d’échange des partis et regroupement de partis politiques pour une transition réussie au Mali lance un ultimatum aux autorités de la transition. Celui-ci affirme ne plus reconnaître les autorités de la transition à partir du 25 mars, date à laquelle le nouveau président élu devrait prêter serment selon le premier chronogramme de la transition. Ce cadre regroupe une dizaine de partis politiques. Ces partis politiques ont appelé à la dissolution du Conseil National de la Transition (CNT) l’organe de régulation lors d’un atelier dudit cadre tenu, mercredi 9 février 2022 à Bamako, et la formation d’un nouveau gouvernement avec un premier ministre neutre pour une durée n’excédant pas neuf mois.
Cette déclaration fait recours au récent désir affiché par les autorités de la transition qui estiment ne pas pouvoir organiser des élections libres et transparentes à la date initialement prévue au 27 février dès le démarrage de la transition. Ce cadre d’échange des partis politiques soupçonne les autorités de la transition de s’emparer du pouvoir tout en cherchant de s’éterniser en ne voulant pas organiser les élections. Ce non-respect du calendrier électoral occasionne le soulèvement de certains partis et regroupement politiques. Cette nouvelle posture de ces partis politiques risquerait de rendre difficile la tâche du gouvernement de la transition car celui-ci est, jusque-là, engagé à poursuivre le dialogue avec la CEDEAO pour parvenir à un calendrier consensuel afin de lever l’embargo sur le Mali. Rappelons que le pays est mis sous embargo par la CEDEAO depuis le 9 janvier dernier.
Cette position des politiques risquera d’entraver au dialogue diplomatique entre les autorités de la transition et l’institution sous régionale. Les populations semblent agréer cette posture des autorités. La majorité d’entre elles penseraient qu’organiser les élections dans la précipitation équivaudrait à revivre la même situation. On pense notamment à la grande mobilisation de soutien du 14 janvier. Cette mobilisation a montré l’union des Maliens autours du Mali. De ce point de vue, il nous parait irresponsable de se lancer dans une bataille aberrante contre le pouvoir de la transition car celle-ci n’a pas lieu d’être. Elle ne fera qu’aggraver la situation déjà chaotique pour les paisibles populations tant par l’effet de l’embargo que par l’insécurité galopante.
Le dialogue doit être favoriser à ce stade afin de trouver des solutions consensuelles à la crise qui secoue le pays depuis plus d’une décennie. Les partis politiques engagés dans ce cadre doivent revoir leur position pour le bien être des populations et de la nation. L’heure n’est pas à la division mais plutôt à l’union sacrée. Ces partis politiques doivent s’engager avec le pouvoir de la transition pour ensemble élaborer un calendrier convenable pour les futures élections. Il est important pour nous de s’unir pour faire face aux défis qui nous attendent. N’allons pas en rang dispersé ! Sinon ce sera la défaite pour nous et le triomphe pour l’autre qui ne nous souhaite que l’échec. À cette période cruciale, les différences doivent se taire pour bâtir un Mali de demain radieux. C’est en adoptant cela que nous pouvons défendre l’honneur de notre pays.
Diakaridiaou BATHILY