Saraferé : un autre monde en attente d’espoir !

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Saraferé est un village installé sur une île sur laquelle il y’avait seulement jadis un vieux pêcheur qui s’y était installé pour pêcher. Il s’appelait Faramakan Boté, un vieux bozo. Étant donné que c’est une zone proche des peulh et que village en cette langue s’appelait Sarré , on a appelé le lieu Saran( nom de village) et Faram (dérivé du nom du premièr habitant le bozo Faramakan) d’où l’appellation Saréfaram qui au fur du temps est devenu Saraferé.

Il est 3h du matin, je viens d’arriver dans ce village légendaire à mille histoires contées de par les contrées. Un village vieux de plusieurs siècles. Un ami de la famille me reconnaît et me conduit jusqu’à destination.
Mon sac sur la tête, on arrive et on tape à la porte. Après avoir attendu, la porte est ouverte . J’y suis enfin !

Ici, on m’a appris que l’homme a besoin de s’entourer de mystère, que ce n’est pas tout qu’on doit montrer alors vous ne verrez pas de photos de moi ici car je suis jaloux et les conserve pour moi. J’ai besoin de savoir que ces moments sont entièrement miens car au fond de moi, je sais qu’on est fort que de ces moments là qui nous sont si précieux.

Je suis à Saraferé, heureux de retrouver la famille, mon bonheur est à son comble ! Une série d’événements passe, imaginez un peu .

Je sors pour aller visiter le village, ici tout est calme, les garçons jouent au ballon, les filles puissent de l’eau. J’entre dans les maisons pour saluer , ici, on est si heureux de voir un étranger, sa venue est une fête. On me pose énormément de questions sur la ville de Tombouctou, sur les parents ainsi de suite. Je vois des belles constructions, une architecture qui n’a rien à envier à celle des grandes villes. Les gens ne sont pas nombreux dehors. Les rues sont grandes mais semblent si vides.

La ville est aussi désolé que les habitants, pratiquement il n’ya plus d’activités et céla depuis des années. Les écoles sont fermées et sont devenues des nids pour les oiseaux. Les enfants n’ayant nulle part où aller sans espoir de retourner un jour à l’école s’investissent corps et âme dans toute sorte de travail en cherchant la reconnaissance et la bénédiction des parents. Laissés pour contre, ces oubliés de la nation, ces enfants trahis par le système n’ont plus aucun avenir et ne verront nulle échappatoire à ce funeste destin contre lequel tout combat sera vain. Aprés on s’étonnera de voir ces enfants devenir des bandits en société.

Et dire que c’est le silence coupable de cette société Ici, il n’ya même pas de mairie, nulle présence policière ou militaire. Cela veut dire que c’est inquiétant, que les personnes présentes ici sont sujettes à des nombreuses injustices et font face à plusieurs situations délicates sans pouvoir faire recours où que ce soit.

Et dire qu’ici, les gens sont si fiers d’être maliens et que le Mali les a longtemps oublié. Le Mali, est-ce seulement Bamako ?

La question mérite d’être posé, je continue ma visite ! J’admire les lieux mais j’ai peur pour ces nombreuses personnes qui vivent ici, j’ai peur pour mes parents qui sont ici . J’ai peur pour la suite ! Je suis à l’hôpital, c’est de là que je vous écris présentement, je me suis fait ici des nombreux amis.
J’ai compris quelque chose, ici , les rêves sont différents, ils sont comprimés, ici, les aspirations sont réduites par rapport à ailleurs, celà est dû à l’environnement. Ici, on ne veut que peu et vivre en paix. Je me demande, est-ce parceque c’est ce qu’ils connaissent, est-ce par ce qu’ils ont choisi celà ? Est-ce devenu leur vie ?

Ici, avoir de l’eau potable à boire relève du parcours de combattant.

Il faut faire la queue durant des heures parfois et payer pour avoir de l’eau. Et ceux qui n’ont pas cette patience ou bien les moyens sont obligés d’aller au fleuve pour tout besoin d’eau. L’eau du fleuve étant très sale est la cause de plusieurs maladies à Saraferé. Des enfants pour la plupart du temps en sont les victimes et souffrent. À celà s’ajoute le fait que certains cas de maladies ne peuvent même pas être traités dans ce lieu et qu’on est si souvent obligé d’évacuer le malade vers Niafunké pour une prise en charge. Il est nécessaire de saluer l’effort des agents de santé que j’ai trouvé à leur hôpital à Saraferé, ils sont des guerriers du quotidien parviennent à tenir malgré toutes les difficultés liées à la localité. Cependant ils ont besoin d’aide, de matériels et de personnels, ils en ont besoin et pourtant les a oublié et le peu qui y fait est dû à l’effort des organisations humanitaires. De l’électricité, n’en parlons même pas, celà constitue un luxe et n’est pas donné au premier venu. L’obscurité fait partie du quotidien de ce village qui obligé d’ailleurs dort aux environs de dix-neuf heures. Saraferé est un village où il n’ya pas d’éducation, où la santé laisse à désirer et la sécurité inexistante. Dans des telles conditions, comment y vivre tous les jours et aimer son pays ? Où sont passés ceux qui sont censés apporter de l’espoir, un peu de lumière dans ces localités car elles sont nombreuses et toutes dans la même situation aussi précaire qu’atroce.

Et toutes ces promesses faites, que sont-elles devenues ? Où ces endroits ne font plus partie du Mali ?

Je suis aujourd’hui à Saraferé, le cœur meurtri, je me rends compte de la grandeur de ma chance et je rends grâce au créateur tout en priant au plus profond de moi que les choses changent pour toutes ces personnes qui attendent, qui espèrent, qui prient pour avoir juste une vie descente chez eux sans avoir peur pour leurs vies et que leurs enfants puissent au moins aller à l’école et avoir accès à la santé.

Et je me dis que nous nous devons d’agir, de réagir, de parler de ces problèmes que rencontrent nos localités, de les mettre au centre du débat, de proposer des solutions et surtout de hâter le retour effectif de l’État.
Je pense que c’est notre combat à tous, que personne ne doit être passif devant une telle situation car notre silence en pareille situation est un crime.

Yehia Boré

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